Le Point d'Alençon est une dentelle exceptionnelle, appelée la "reine des dentelles". Elle fonde aujourd'hui encore la réputation mondiale de la ville qui l'a vu naître, au XVIIe siècle : Alençon. Véritable œuvre d'art, elle porte à sa perfection la technique de la dentelle à l'aiguille.

La dentelle à l'aiguille naît de la broderie, celle aux fuseaux de la passementerie.
A la fin du XVIe siècle, Alençon réalise de la dentelle, notamment le point coupé.

Vers 1675, les dentellières d'Alençon ont parfaitement assimilé la technique du Point de Venise et l'ont même dépassée. Grâce à Madame La Perrière, elles développent leur propre style. Le célèbre Point d'Alençon est né. Le monopole d'Etat est abandonné.

Dès le XVIIe siècle, Alençon est réputée pour le travail de ses dentellières. Elles réalisent le point coupé (genre de guipure faite à l'aiguille) et copient le Point de Venise, le plus luxueux et le plus beau de l'époque.Vers 1650, l'une des plus illustres dentellières, Madame de la Perrière, travaille à perfectionner la difficile technique de la dentelle à l'aiguille.

En 1665, Colbert, le grand ministre de Louis XIV, joue un rôle déterminant dans la naissance de la grande dentellerie française. Dès sa nomination, il engage une vigoureuse politique industrielle et commerciale. La dentelle à l'aiguille, la plus coûteuse et la plus difficile à réaliser, bénéficie de la protection de l'Etat.Il crée les "Manufactures royales de Points de France", avec un privilège exclusif de dix années. Aidées d'ouvrières italiennes, les ouvrières copient le Point de Venise. Peu à peu le monopole est imposé et l'importation de dentelles interdite.

Sous l'impulsion de Madame La Perrière, les dentellières d’Alençon développent leur propre style. Vers 1690, elles inventent de nouveaux points. Le Point d'Alençon est né.

Le XVIIIe siècle voit l'apogée du Point d'Alençon. Il triomphe à Versailles et dans les cours européennes. Il orne les vêtements royaux et ceux des Grands. On crée le réseau et on le rehausse de modes pour rompre son uniformité.

Parure de luxe, le Point d’Alençon est déclaré " dentelle d’hiver " (chaque dentelle était associée à une saison déterminée).

Napoléon Ier protège la fabrication des dentelles. Mais la Révolution française a porté un coup important à l'industrie dentellière, en décimant et en ruinant sa clientèle : la noblesse.
Symbole de l'Ancien Régime, la dentelle voit sa demande décliner très rapidement

Si la production dentellière décline, la technique atteint son apogée et s'enrichit du motif ombré, c'est-à-dire de points qui créent un effet de volume, voire de troisième dimension.

En 1809, l'Anglais Heathcoat invente le tulle mécanique. Les premières dentelles mécaniques sont fabriquées à Nottingham, en 1830, pour relancer la production locale de dentelle, le baron Mercier tente d'appliquer la célèbre dentelle sur un tulle mécanique. Mais sa tentative échoue.

En 1851, la dentelle d’Alençon remporte un triomphe à l'Exposition Universelle de Londres où elle est déclarée "la reine des dentelles". Elle est primée aux Expositions de Vienne (1873), de Philadelphie (1876) et de Paris (1878). Mais l'évolution de la mode marque de nouveau le déclin de l'industrie dentellière.

Vers 1870-1880, un décor abondant et la perfection technique caractérisent le Point.

Pour sauvegarder la technique du Point d’Alençon, la Chambre de Commerce d’Alençon fonde en 1903 l’Ecole Dentellière.

La dentellière Sœur Marie du Sacré Cœur révolutionne la fabrication en permettant aux dentellières de connaître toutes les étapes. Pendant plus de cinquante ans, elle veille à préserver l'activité du Point, menacée en 1965 puis en 1976.

En 1976, l’Ecole Dentellière se transforme en "Atelier National du Point d’Alençon". Il maintient la tradition et la technique du célèbre point. Aujourd'hui, une dizaine de dentellières y travaille à , et relevant de l'administration générale du Mobilier national (Ministère de la culture). Il vise à préserver la technique du Point et à la transmettre.


 

Madame La Perrière, Marthe Barbot de son nom de jeune fille, est la créatrice du célèbre point. Elle est née en Alençon vers 1605, fille de Jean Barbot, procureur aux juridictions et de Suzanne Hourdebourg, probablement fabricante de point-coupé.

Elle épouse en mars 1633, Michel Mercier, chirurgien, sieur de La Perrière. A cette époque, la Perrière est un lieu-dit d’Alençon qui comprend aujourd’hui le Plénître et la ruelle Piquet. Le 6 mai 1634, le couple achète une maison dans la rue du Collègue. Son mari décède en avril 1645. Elle ne se remarie pas.

A partir de 1650, Madame La Perrière imite et perfectionne le Point de Venise. Sa première création appelée "le Vélin" faillit être la seule. En effet, en juillet 1657, Madame la Perrière est " affligée d’une grande langueur de maladie sans espérance de guérison ". Un an après, toujours obligée de garder le lit, elle rédige son testament le 5 septembre 1658. Elle finit heureusement par se rétablir.

Vers les années 1660, elle invente le Point d’Alençon qu'elle commercialise.

Marthe La Perrière ne créa pas seulement le célèbre Point. Elle inventa également l’organisation du travail. Une pièce de dentelle comporte plusieurs éléments dont l’élaboration nécessite différentes étapes. Manquant sans doute d'ouvrières assez habiles pour mener à bien l'ensemble du travail, compte tenu de la difficulté de l'ouvrage, Madame la Perrière divise les tâches et confie à chacune une étape particulière. La spécialisation du travail est très poussée.

Le 4 août 1665, Colbert fonde en Alençon une manufacture royale chargée de produire le point de France, imposant un monopole de dix ans, interdisant les entreprises individuelles et obligeant les dentellières à travailler à la manufacture.
Cependant Madame La Perrière continue de perfectionner son travail, et de le fabriquer clandestinement dans ses ateliers.

Malgré ses recherches, et peut être à cause de sa santé chancelante, Marthe La Perrière ne fait pas fortune, mais connaît une certaine aisance puisqu’en 1667 elle donne en dot à son fils sa maison de la rue du Collègue, tandis qu’elle habite, depuis 1660 environ, une maison à l’angle de la rue qui porte aujourd'hui son nom.

Dans les dernières années de sa vie, elle assure occasionnellement le rôle d’experte grâce à sa réputation et ses connaissances, et voit en 1675 la fin du monopole. Elle s’éteint le 12 janvier 1677, à l'âge de 72 ans.

Alençon "la dentellière"

Dès la fin du XVe siècle, Alençon s'était illustrée à divers genres de broderies sur étoffes et sur toiles. En 1492, Marguerite de Lorraine fit don à l’église Saint-Léonard d’un " manteau de broderie ". Marguerite d’Angoulême introduisit, semble-t-il, dans notre ville la mode du point-coupé et de la dentelle, que Catherine de Médicis avait apportée d'Italie.

Au milieu du XVIIe siècle, Alençon compte un remarquable centre industriel et presque toutes les familles alençonnaises s'essayent aux travaux à l’aiguille, les femmes, les hommes comme les enfants et les vieillards.

Son histoire, sa culture, son architecture la déclinent partout dans la ville et lui donnent son élégance. Alençon lui a même consacré une valse : la chanson des dentellières.

La dentelle est également à évoquer à propos de la ville et ses monuments.Traversée de passages où se glissent rues et rivières, Alençon se joue en voûtes de pierres sciselées à la manière de son point célèbre.

La renommée du point d'Alençon assurera jusqu'à la révolution la prospérité de la ville. Aujourd'hui Alençon abrite toujours l'Atelier National du point d'Alençon, souvenir d'une époque ou les dentellières travaillaient exclusivement pour les rois et les grands du pays.Le musée de la dentelle et le nouveau musée des beaux arts se regroupent dans le même prestigieux et bâtiment.

Trois femmes, une ville

Aulercum ou alercum était un village gaulois d'environ 250 m2 cerné d'une palissade de bois . Ce n'est qu'en 911 que la ville fùt rattachée au duché de Normandie.
La ville frontière du Maine et de la Sarthe souffrira des affres de la guerre de 100 ans.Louis XI la reprendra aux anglais en 1449 et par chance pour la ville, le duché aura à sa tête Marguerite de Lorraine, qui d'une main de fer dans un gant de dentelle entreprendra un vaste programme de développement économique.

C'est une femme encore en 1636 Elisabeth de Guise ( nièce de Louis XIII) à qui va échoir la destinée de la cité. Rien d'étonnant à ce que la renaissance offre donc à la ville une industrie tournée vers la beauté. Ciselée par les urbanistes en bordure de la Sarthe, la ville perdra son visage féodale, au profit d'une cité de charme et de luxe. Le château sera « défortifié» et la ville s'étendra vers l'ouest sous l 'égide de deux intendants actifs Lallement de Lavignon et Julien.
En 1857 la ville retentit d'un scandale en la personne de l'éditeur Auguste Poulet-Malassis qui a eût l'outrecuidance de publier les textes d'un Poète Normand : Charle Baudelaire: il s'agit des Fleurs du Mal.
En 1873 au 50 de la rue St Blaise naquit Thérèse Martin dont nous vous invitons à découvrir l'épopée qui la conduira à Lisieux.

Dès le XVIIe siècle, Alençon est réputée pour le travail de ses dentellières. Elles réalisent le point coupé (genre de guipure faite à l'aiguille) et copient le Point de Venise, le plus luxueux et le plus beau de l'époque.Vers 1650, l'une des plus illustres dentellières, Madame de la Perrière, travaille à perfectionner la difficile technique de la dentelle à l'aiguille.


 

La route des dentelles, au coeur de la Normandie, est un mini-périple entre 7 villes et villages héritiers...
http://netmadame.free.fr/magazine/alencon/alencon.htm

De très belles photos de dentelles siavnt la route des dentelles de Normandie
http://www.multimania.com/thomazo/dentelle.htm

Le site de la ville d'Alençon
http://www.ville-alencon.fr/dentelle/le_point_alencon.htm


 


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